Les allemands renoncent au 2035 tout-électrique

Par TeleCarteGrise | Mis à jour le 20/03/2023

Les Allemands abandonnent l'objectif européen d'élimination des voitures thermiques d'ici 2035.

La France a abordé avec optimisme la lutte contre le changement climatique et se retrouve isolée. En abandonnant sa promesse de substituer les voitures thermiques par des véhicules électriques d'ici 2035, l'Allemagne place nos constructeurs dans une situation délicate.

la directive européenne qui interdit la vente des voitures thermiques en 2035

Imaginée par le groupe des écologistes pour réduire les effets du changement climatique, cette directive a pour but de rendre l'électrique obligatoire.

Pourquoi 2035 ?

Le choix de 2035 correspond à l'objectif du « zéro émission » en 2050, l'année fatidique que les scientifiques présentent comme la dernière pour contrer les changements climatiques. En effet, la durée de vie d'une voiture étant en moyenne de 15 ans, 2050 - 15 ans = 2035.

Une majorité de pays européens sont contre cette directive

  • L'Italie avait annoncé dès le début qu'elle ne voterait pas le texte. Elle voulait protéger ses Ferrari.
  • La Pologne aussi, elle voulait protéger ses quelques usines de montage.
  • La Bulgarie s'est abstenue.
  • L'Allemagne, initialement engagée, a choisi en fin de compte de revenir sur sa promesse afin de protéger son secteur industriel et demande une dérogation pour des carburants synthétiques nouvellement développés sur son territoire.
  • Les ministres des Transports d'Italie, République Tchèque, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Portugal et Roumanie ont apporté leur soutien à leur homologue allemand

2035 : trop court, trop d'inconnues

L'Allemagne avait initialement promis de favoriser la transition vers les véhicules électriques. Néanmoins, l'industrie automobile allemande change de cap concernant l'électrification totale en déclarant qu'elle ne soutiendra pas la directive visant à interdire la commercialisation de voitures à moteur thermique en Europe d'ici 2035. L'Allemagne ne conteste pas l'objectif de passer à l'électrique, mais s'accorde un délai pour convertir son secteur industriel, en soutenant que l'échéance de 2035 pourrait inévitablement provoquer une crise économique et sociale. Trop d'incertitudes sont en jeu.

  • les chaines de fabrication de batteries d'origine européenne seront-elles prêtes en 2035 ?
  • les batteries européennes à des prix concurrentiels seront-elles prêtes en 2035 ?
  • les infrastructures de recharge pour véhicules électriques seront-elles prêtes en 2035 ?
  • Qui va payer le surcoût de 20 à 40% des véhicules électriques ? Les contribuables ??
  • Comment concurrencer les constructeurs chinois qui s'aprètent à inonder le marché européen de voitures propres ?

Le futur est-il uniquement TOUT-ELECTRIQUE ?

Il est impossible de prédire l'avenir avec exactitude, cependant, les données issues des tendances et débats actuels témoignent d'un certain soutien en faveur d'une transition vers les véhicules électriques et les sources d'énergie renouvelable. Toutefois, des éléments futurs pourraient peser sur cette décision, tels que :

  • Avancées technologiques : Si de nouvelles technologies émergent en matière de carburants de substitution ou de systèmes de propulsion, l'option de l'électrique ne sera pas nécessairement la plus respectueuse de l'environnement. Gardons à l'esprit que l'objectif premier est de réduire les émissions polluantes liées aux échappements des moteurs thermiques. L'impact écologique de la fabrication et du recyclage des batteries permet d'envisager de nouvelles technologies ayant un moindre impact environnemental.
  • Infrastructures de distribution et de recharge : On ignore comment les infrastructures de distribution parviendront à évoluer et à se convertir à l'électricité. Si le déploiement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques rencontre des obstacles majeurs, cela pourrait ralentir la transition vers le tout électrique.
  • Résistance du marché : Les consommateurs pourraient résister à l'adoption massive de véhicules électriques pour diverses raisons, telles que le coût, l'autonomie ou la disponibilité des modèles. Actuellement ces véhicules électriques coutent entre 20 et 40% plus cher que les voitures à moteur thermique. Qu'il soient financés par l'acheteur ou via des impôts redistribués en prime déductible, ils restent plus chers.
  • L'Europe n'a pas prévu de s'opposer à l'invasion des modèles chinois. Ainsi le tout électrique peut tout simplement devenir l'arrêt de mort de l'industrie automobile européenne.
  • Politiques gouvernementales : Les changements politiques futurs pourraient modifier les priorités en matière d'énergie et de transport, ce qui pourrait affecter l'adoption des véhicules électriques.

les marchés et les industries évoluent constamment

L'industrie automobile allemande a elle aussi investit massivement dans les véhicules électriques et les infrastructures de recharge. Plusieurs constructeurs automobiles allemands, tels que Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz, ont annoncé des plans ambitieux pour lancer de nouveaux modèles de véhicules électriques et augmenter la part de ces véhicules dans leur gamme.

E-fuel : carburants de synthèse ou électro-carburants

Cependant, l'industrie automobile allemande explore également d'autres solutions énergétiques et technologiques pour compléter l'électrification, notamment les carburants synthétiques et les piles à combustible à hydrogène. Ces technologies pourraient être utilisées en parallèle des véhicules électriques pour répondre aux besoins de différents segments du marché et offrir des alternatives pour les utilisateurs qui pourraient ne pas être prêts à adopter les véhicules électriques pour diverses raisons.

Plutôt que d'interdire et / ou rendre obligatoire une seule technologie, l'Europe devrait s'inspirer du modèle allemand dont ses constructeurs et notamment Porsche sont très investis dans la recherche et le développement de nouvelles énergies telles que les carburants synthétiques. Le problème n'est pas le moteur thermique mais ses rejets. Il n'est pas normal que l'Europe décide que ces problèmes ne peuvent pas être résolus et oblige à jeter le bébé avec l'eau du bain. Outre-rhin, les moteurs thermiques restent une option pour 2035. Peut être seront-ils plus propres que les moteurs électriques d'ici là.

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